Moins de 1% des français métropolitains se tournaient vers la crémation en 1980. Ils seront près de 40% en 2020. En 40 ans, plus de 200 crématoriums auront été érigés sur notre territoire, avec bien souvent, une certaine recherche architecturale pour les plus audacieux. On peut regretter cependant que les sites retenus par les collectivités ne soient pas toujours en harmonie avec la solennité de l’établissement.
Nous avons encore du chemin à parcourir pour convaincre qu’un crématorium ne véhicule ni rejets olfactifs ni rejets colorés et à cet égard, le législateur a drastiquement renforcé le niveau d’exigence concernant les rejets atmosphériques des crématoriums.C’est effectif depuis le 16 février 2018. En effet, les crématoriums français doivent répondre aux normes strictes de l’Arrêté du 28 janvier 2010 et les services de l’Etat sont très attentifs à ce que cet Arrêté soit respecté.
Révolution sociétale, aseptisation de la mort, éclatement des familles, religiosité distendue, évolution philosophique, sociologique, économique, chacun d’entre nous aura une petite idée de la question sans toutefois en faire religion, mais la crémation a bouleversé, en France, la pratique funéraire de l’inhumation traditionnelle. Il n’est pas rare de rencontrer des secteurs ou des zones d’influence affichant plus de 65% de crémation. A contrario, en zones rurales, éloignées des crématoriums en activité, les taux peuvent demeurer relativement bas autour de 10 à 15%.
Il est important de signaler que les exploitants de crématoriums, pour la plupart, ont cherché à améliorer les protocoles funéraires et conditions d’accueil des familles endeuillées et il faut s’en féliciter. Dans cet esprit, on remarquera que l’espace crématorium est devenu bien souvent, le seul ou le dernier espace de recueillement entre l’être aimé et sa famille. Dans cet espace-temps, le contenu du cérémonial est essentiel, pour une préparation adoucie du deuil.
Aujourd’hui, les collectivités entament des démarches de faisabilité de création de crématoriums – même dans les zones à densité réduite de population - car la pression devient de plus en plus forte tant de la part des familles que des professionnels du funéraire. Pression motivée bien souvent par des délais d’attente trop importants, ou crématoriums encore trop éloignés des besoins.
On se dirige alors vers une nouvelle génération de crématoriums de proximité, plus proches des zones « rurales » ou venant offrir aux limites de certaines métropoles, une alternative concurrentielle et/ou résoudre bien souvent un problème de délai d’attente des familles.